Numéro de dossier                                                                                              

Monsieur le Greffier

de la Cour européenne des droits de l’homme

Conseil de l’Europe -

F-67075 Strasbourg CEDEX, France

 

Requête

 

présentée en application de l’article 34 de la Convention européenne des Droits de l’Homme, ainsi que des articles 45 et 47 du Règlement de la Cour

I - Les Parties

A.        Le requérant/la requérante

1. Nom de famille: ROSCA    2. Prénom (s) IOAN    Sexe:masculin

3. Nationalité : roumain et canadien 

4. Profession: mathématicien, ingénieur systèmes télé-informationnels, chercheur, PH.D- éducation

5. Date et lieu de naissance: 30.03.1958, Vama, Suceava, România

6. Domicile : Canada, []  avec passeport de citoyen roumain domicilié à l'étranger  no P []  ,eliberat de [] 

7.  Tel. no [] , email: ioan_rosca@yahoo.com

8.  Adresse actuelle (différente de 6) : []   

9.       Nom et prénom du/de la représentant(e)-  10.       Profession du/de la représentant(e)-

11.       Adresse du/de la représentant(e)-           12.       Tel.no - Fax no-

B. La haute partie contractante

    13. ROMÂNIA

II -  Exposé des faits       

 14. Les abus commis contre moi, que je relaterai ici succinctement,  n'ont pas eu un caractère uniquement personnel. Les "faits" ne peuvent pas être séparés des aspects juridiques, il s'agit généralement de "faits juridiques", des infractions envers la Justice et contre l'humanité. J'ai essayé, pendant plus de deux décennies, de défendre le droit à la justice des victimes d'un génocide, étant traité en conséquence par les complices des responsables, qui continuent d'occuper l'état roumain.

Je peux prouver ces allégations très graves avec les documents [1-49] indiqués dans la partie VII, marqués [xx = 21.xx], certains étant extraits des 49 volumes de l'enquête 35/P/06 [29], que j'ai photographié en totalité, ou du volume 168 [6] de 175/P/08, qui a été envoyée auparavant à CEDH. Je pourrai ajouter, si on me donne l'occasion, des explications, des preuves et des déclarations.

J'espère que la protection des crimes du régime communiste ne s'étendra pas vers les organismes communautaires européens, car la discrimination des Roumains- en tant que victimes-  écroulerait la légitimité de la justice. Je vous demande de défendre les droits de quelqu'un frappé pour avoir tenté de défendre le droit, qui a voulu faire au moins quelques pas semblables à M. Wiesenthal, soufrant les répressions et les abus décrits ci-dessous.

 

14.1 Le génocide entre 1944 et 1964. La législation criminelle. Mon enfance.

À la fin de la 2ème guerre mondiale, avec l'accord les alliés occidentaux, l'Union soviétique a envahi l'Europe de l'Est, installant dans plusieurs pays des régimes totalitaires marionnette "communistes", fait reconnu internationalement. La Roumanie a subi une longue occupation génocidaire, la résistance réelle ou potentielle étant écrasée avec férocité. L'Etat usurpé, dirigé par l'appareil législatif et judiciaire, a opéré anti-humainement et anti-socialement. Les millions de crimes de cette période sont reflétés amplement dans les témoignages, documents, analyses, rapports de recherche (voir aussi [6, 17-19, 22, 29, 34,37]) et ont été officiellement reconnus, mais sans l'établissement des responsabilités et des réparations.

Je suis né dans cette période fatidique (1958) ayant l'enfance empoisonnée par le climat de camp installé, par la terreur et le harcèlement sous lesquels les Roumains (y compris ma famille) s'efforçaient de survivre, en évitant l'emprisonnement par des compromis irréparables.

 

14.2 La continuation de la terreur entre 1964 et 1989. Les complicités. Ma jeunesse.

Après 1964, le Parti Communiste Roumain, consolidé au pouvoir jusqu'à l'identification avec l'Etat, a constaté la réussite de la décimation des élites et de la domestication de la masse effrayée et a pu s'ouvrir à "la coopération et à la détente internationale". Pour être utilisés dans la "construction du socialisme" ont été "libérés" les survivants des centres d'extermination (prisons, mines, colonies, etc.) et obligés à travailler aux côtés d'autres esclaves du grand camp de travail forcé et d'aliénation (prostitution intellectuelle) - qui était devenu la Roumanie. La terreur était installée à fond dans les consciences et la répression directe était nécessaire moins souvent. Mais quand un acte de rébellion ou de contestation se produisait, les téméraires étaient écrasés sans pitié, pour rappeler à tous qu'ils sont à la merci du système répressif. Nous disposons d'un nombre illimité de preuves sur la continuation, dans de nouvelles formes, du génocide utilisé par le régime totalitaire pour gouverner la Roumanie (exemples dans [18-19, 22, 29,34,37]).

Cette période a avalé ma jeunesse. J'ai essayé d'éviter les compromis moraux, en me consacrant à des préoccupations techniques (mathématiques et l'électronique). Mais, en dépit de l'apparente normalité de ma carrière professionnelle, j'ai vécu étouffé par le dégoût, la révolte, l'humiliation, la peur et la honte, face à la vie de ceux autour de moi… et de la mienne.

 

14.3 La révolution de 1989 et la Contre-révolution de 1990. Mon implication. Représailles.

La révolte de 1989 m'a offert une chance de récupérer ma dignité. Comme je peux le prouver avec les textes publiés à l'époque (exemples dans [2,4]), j'ai interrompu l'activité professionnelle et je me suis totalement dédiée à la lutte pour renverser les usurpateurs de l'état, qui essayaient de camoufler la Restauration. Observant que le débarrassage du couple Ceausescu était seulement un stratagème des Activistes et des Secouristes de l'ancien régime pour détourner la révolte populaire et conserver le pouvoir, nous avons tenté d'organiser la résistance face à la contre-révolution que le "Front de salut national"- FSN réalisait par des moyens criminels [1-5]. La mise de l'affrontement de 1990 a été le renversement de la nomenklatura communiste des positions de décision (Parlement, justice, police, armée, etc.) qui lui permettait de: a. Éviter la punition des crimes du régime communiste b Accaparer les richesses confisquées aux victimes ou travaillées par elles dans le camp- par privatisation mafieuses. c Légitimer la pseudo-démocratie interne et acheter la respectabilité externe par des trocs effectués au détriment des intérêts du peuple roumain.

Je me suis impliqué dans toutes les formes légitimes de la lutte de libération: la constitution d'associations civiques, la participation à des protestations, la formation de partis d'opposition, etc. A cette occasion, j'ai souffert constamment des pressions, des insultes, des menaces, des agressions de la population manipulée (par la presse, la télévision, les informateurs toujours maintenus en conspiration par le chantage des services secrets qui ont gardé leurs postes) de manière à écraser l'opposition. J'ai montré dans plusieurs textes [1-4] ce que nous avons souffert, moi et les membres de l'association "Dialogue Piatra Neamt", fondée et dirigée par moi, parce que nous avons cru que le moment était venu de réhabiliter la primauté de l'état de droit et de la Justice juste. Je rappelle ici seulement l'épisode de 1-5 mai 1990, quand nous avons été presque lynchés (à Piatra Neamt) parce qu'on faisait la grève de la faim pour la vérité, la justice et la démocratie. Nous avons aussi défendu  ces idées, dans la manifestation marathon de la Place de l'Université, qui a été terminé par la répression monstrueuse de juin 1990, organisée par la FSN, en utilisant l'armée, les services spéciaux, et des bandes des supporters violents amenés de tout le pays

 

14.4 Fausses communes. Procès du communisme. Dossier 430/P/1990. Exile.

Après le massacre du 13-15 juin, ceux qui tentaient le nettoyage des institutions de l'Etat parasitées par nomenclature criminelle ont rechuté dans la peur et le désespoir. L'Ouest a poursuivi son désintérêt face à ce qui se passe dans une Roumanie apparemment "libérée" par une "révolution"... suite à laquelle les anticommunistes ont fui le pays et les communistes, convertis au capitalisme, sont restés au pouvoir et sont devenus riches. Restant peu en combat, ceux qui avons continué la lutte pour renverser les coupables du pouvoir, pour qu'ils puissent être punis,  n'avons pas réussi grande chose, même si nous avons bataillé avec toute l'énergie [4i-n].

À l'automne de 1990, en tant que fondateur et chef de l'opposition unie dans Neamt (FDAR-[4j]), j'ai conduit des recherches dans la forêt de Dealul Marului- Neamt, menant à la découverte d'un charnier où les victimes de la Securitate avait été jetées en 1949 [4, 13]. Marqué par la rencontre des restes des exterminés, j'ai  lancé un Appel pour un Procès des crimes du communisme, pour la  recherche des "Katyn" roumains [4.14] et nous avons provoqué l'enquête criminelle 430/P/1990 [17] en déposant les preuves trouvées aux procureurs militaires. Après avoir découvert un autre charnier dans la forêt de Dealul Balaurului- Neamt  [29-v48], les menaces contre moi se sont amplifiés, en se concrétisant à 16.12. 1990 par la répression brutale de la commémoration des victimes, que j'ai organisé à Piatra Neamt, par la foule provoquée par les anciens "Secouristes" à nous menacer, lapider,  frapper, lyncher [4m, 6,15,21].

Poursuivi par la police secrète renommée SRI, et humilié par le comportement anti- justicier de mes compatriotes manipulés, je me suis senti obligé de faire de nouveau la grève de la faim, des déclarations de rejet de la concitoyenneté avec un président comme  Ion Iliescu, et une grève professionnelle totale [2i, 16] et enfin, de m'exiler, en précisant publiquement que je proteste ainsi contre le blocage du procès du  génocide communiste.

 

14.5 Dissimulation des crimes communistes pendant la "transition". Ma maturité détournée.

Après l'émigration au Canada (octobre 1992), j'ai repris péniblement ma carrière (doctorat, la recherche, etc.) payant le dû tribut au déracinement, chassé d'un pays resté à la merci des bourreaux.

Mais j'ai continué à faire pression pour déterrer la vérité sur les crimes et leur couverture par le régime installé en Décembre 1989, qui a protégé les coupables pour que leurs héritiers soient en mesure de s'enrichir de la proie. J'ai écrit de nombreux essais, publiés sur Internet, que j'ai regroupé sur des sites Internet [12,18,19]. À [19] j'ai  coordonné un projet d'étude des crimes communistes et des raisons pour lesquelles ils ne pouvaient pas être punis. J'y ai édité et publié beaucoup de témoignages, écrits par des survivants, montrant l'amplitude de la boucherie dont a été victime la Roumanie (voir aussi [29]). Seuls les révélations sur le diabolique "phénomène Pitesti" (où les étudiants victimes ont été torturés irrésistiblement pour devenir tortionnaires, en chaîne) aurait du suffire amplement pour la mise en marche de la justice, si elle n'avait pas été occupée par les complices. Le dictionnaire monumental de M. Cicerone Ionitoiu complété avec registres des prisons constituant une référence de départ pour la liste des victimes.

Mais bien que des centaines de milliers de prisonniers politiques et de tortionnaires étaient encore vivants, aucun criminel n'a pas été puni, en dépit  de toutes les démarches  faites auprès des organes de recherche, poursuite ou  décision pénale (réalité sinistre reflétée dans plusieurs volumes de [29]). Ce qui prouve la complicité de l'administration post-décembriste, donc la continuité de génocide jusqu'aujourd'hui (sous la forme de la protection et de l'enrichissement des responsables).

 

14.6. L'abandon du domicile et de l'emploi au Canada, en 2005, dans l'intérêt de la justice

Le 18/09/04 le président roumain Ion Iliescu, le principal responsable de l'extension des crimes communistes après 1990, accompagné par Razvan Teodorescu, qui conduisait en juin 1990 la télévision roumaine, le principal incitateur de la population à l'écrasement des manifestations contre la contre-révolution FSN, a effectué une visite à Montréal pour assister à l'inauguration d'une statue de Mihai Eminescu dans la Place de la Roumanie. Ce fut une provocation insupportable, pour la multitude d'exilés à Montréal en raison du blocage de la libération de la Roumanie par le FSN. J'ai participé [12] à la manifestation de protestation de Montréal, qui a intensifié l'opposition en exil. Sachant que revenus en Roumanie, M. Iliescu et Theodorescu nous ont traités  de perdants et de retardés, j'ai décidé de retourner dans la bataille pour que ces criminels, qui ont parlé au nom du pays occupé par leur bande, aillent derrière les barreaux.

En tant qu'étudiant membre de l'équipe olympique roumaine de mathématiques (Ankara, 1980) je ne pouvais pas rester passif  découvrant [12c] que Gh Nechita, mon coéquipier est l'un des plus de 1.000 roumains abattus en Décembre 1989, pour qui il n'est pas permis de trouver les assassins, les enquêtes étant retardées délibérément (le dossier faisant l'objet de plaintes à CEDH, comme 33 810/07). Une autre affaire criminelle (qui a également fait l'objet de plaintes à la CEDH- 18817/08) dans lequel il fallait que j'intervienne, comme victime directe (voir 14.3), a été celui dédié à la répression de 1990, par laquelle le FSN écrasa la tentative de récupération de la révolution détournée.

Enfin, en collaborant avec d'anciens détenus politiques (voir 14.4), nous avons constaté que, année après année, les victimes des abus du régime communiste disparaissent, ne parvenant pas à obtenir satisfaction en justice. Un drame difficile à décrire et à peser (qui a également fait l'objet de plaintes CEDH, comme 3316/10). J'ai été mandaté par le Comité de Représentation des Victimes du Communisme -CRVC [20] de faire de mon mieux pour lancer et soutenir l'enquête criminelle.

J'ai agi dans l'intérêt de la société, dans les trois cas, inextricablement liés. En observant que l'anomie devient irréparable, j'ai interrompu une nouvelle fois mon activité professionnelle. J'ai demandé, en mars 2005, au Directeur de l'institut de recherche LICEF [45] (M. Gilbert Paquette, qui peut confirmer) de m'approuver le départ pour un an,  pour faire mon devoir de civisme justicier en Roumanie. Je suis allé à Bucarest, en congé sans solde, et j'ai déposé des plaintes pénales [1-2, 21]. Malheureusement, mes efforts infructueux furent prolongés jusqu'aujourd'hui, me forçant à reporter mon retour à Montréal, d'abord jusqu'à l'achèvement du projet Lornet (2008), puis jusqu'à la perte de mon emplois dans la recherche, et enfin jusqu'à épuiser mes réserves financières (je n'ai reçu aucune subvention). Je regrette le nouveau coup donné à ma carrière, mais je n'avais pas le choix. J'espère que vous apprécierez comme une obligation fondamentale, l'implication  dans l'exposition de l'occultation mafieuse d'un génocide, avec plus de 5 millions de victimes.

 

14.7 Ce que le parquet (m)'a fait dans le dossier 75/P/1998 (175/P/08)

Ma plainte pénale [1] pour les agressions subies en 1990 à Piatra Neamt (voir 14.3 et 14.4), déposée le 26/04/05 au parquet miliaire d'auprès la Haute Cour de Cassation et Justice (ICCJ) et renforcée par les déclarations de 27/04/05 [2] et 6.05.06 [4] a été encadrée dans le dossier 75/P/1998 [6, 47], dans lequel on investiguait la façon dont les dirigeants du FSN ont supprimé en 1990, à travers le pays, les tentatives d'accomplissement de la révolution de Décembre, l'épisode central étant la répression de 13-15 juin 1990. J'ai  appuyé intensément la recherche (confirmation à [47, 49]) à travers une variété d'activités volontaires, qui m'ont demandé un dévouement total; a. Sélection d'articles de presse et d'émissions de télévision de 1990, qui prouvent l'instigation  de la population contre les combattants pour une vraie démocratie [3] b. Composition des synthèses documentaires de recherche mises à la disposition des procureurs [3.6] c. Sensibilisation de l'opinion  publique et activation d'instances civiques d Recherche de ceux qui sont prêts à déposer des déclarations de témoin ou de partie lésée, par exemple ceux qui ont assisté à notre répression à Piatra Neamt. [6] e. Élaboration des propres rapports de recherche, tels que celui déposé le 21/12/07 [5] f. Participation aux dialogues avec les responsables, concernant l'enlisements des enquêtes [24]

Au moment ou l'enquête 75/P/1998 c'est approché dangereusement  de l'inculpation  des coupables, les juristes pro-communistes qui occupent encore la Cour Constitutionnelle ont rendu, à 16/07/07, une décision exigeant que tous les cas impliquant des civils et de militaires ne soient plus traités  par des tribunaux militaires. Sur cette base, la montagne de dossiers échafaudés plus de dix ans par l'équipe Voinea a été versé vers une section civile du parquet ICCJ (SUPC), qui a ensuite paralysé la recherche  [47,49]. La protection des inculpables.. a invoqué une décision CEDH, bien que la distinction "civile / militaire" était sans objet, dans un dossier de terreur politique, impliquant des chefs d'État (commençant  par l'ancien président et l'ancien Premier ministre). On a aussi fait recours à une série de déclinaisons (renvois) et de disjonctions entre différentes sections du parquet, ayant le rôle de tergiverser, de détruire l'unité du dossier et d' "égarer" certaines parties du probatoire. Par exemple, personne ne peut plus dire où sont arrivés les milliers de documents déposés par moi (avec des procès verbaux- [3]) qui montraient l'instigation  par les médias. Seule une partie du dossier Ioan Rosca (dédié aux événements de Piatra Neamt) atterrissant dans le volume 168 [6,47]. Mais même pour cette partie, je n'ai pas reçu de décision, pouvant seulement "deviner" que les décisions injustes [9b] qui ont fermé 75/P/98 (175/P/08) s'appliqueraient à mon cas, même si elles ne m'ont pas été communiquées, et ne font pas référence pertinente à moi.

En conséquence, j'ai déposé des mémoires à 06/08/10 [7] et 11.12.10 [8] demandant des explications sur ce qui s'est passé avec la recherche que j'ai appuyée bénévolement pendant plusieurs années. Les réponses reçues ne disent rien sur le sort du dossier Ioan Rosca-75/P/1998, se référant uniquement au dossier Ioan Rosca-35/P/2006.

 

14.8 Ce que le parquet (m)'a fait dans le dossier 35/P/2006

Mon autre plainte a été déposée le 31/07/06 [21a] et demandait la recherche : A Du génocide et de la terreur communiste jusqu'à 1990 B. De la protection des coupables après 1990 - par des agressions comme celle subie par moi en Décembre 1990 (voir 14.4).

Le dossier 35/P/2006, ainsi initié par moi, étant  soutenu par de nombreuses plaintes [21bc], similaires à celles faites par les membres CRVC [29].  Il a aussi joint les résultats des recherches menées par l'Institut pour l'Investigation des Crimes du Communisme- IICC, lancé en 2006 avec le mandat de déterminer les responsables et de les traduire en justice. J'ai soutenu plusieurs années cette enquête, avec des témoins, documents et rapports. Le procureur militaire Dan Voinea, qui témoigne sur ma participation [47], a entendu des centaines de personnes lésées, qui ont montré dans leur témoignage (plusieurs volumes de [29]): l'arbitraire des motifs d'incarcération, la brutalité extrême des enquêtes, les conditions d'extermination en détention, le harcèlement et la discrimination des anciens détenus politiques, même après avoir été "libérés" en 1964, le déni de justice après 1990. Plusieurs  dossiers des tribunaux et des parquets, fermés abusivement, ont été étudiés et rouverts (volumes de [29]), tels les procès de Draghici ou Craciun- vol 4, imposant la suspension et l'interruption de la prescription prévues dans notre code pénal (article 122 et 129), parce que, évidemment, la force majeure a continué, empêchant la punition des coupables, malgré les plaintes. En plus de constater les motifs pour ajourner la prescription (tels que la continuité de l'infraction) ont été étudiés les motifs d'imprescriptibilité, pour crimes contre l'humanité. [47]

Ainsi, à ma demande [23], M Voinea  a rouvert [25a] le dossier 430/P/1990 [13, 17] lancé en 1990 [6] par les associations de l'opposition du district Neamt-  que je présidais (voir 14,7), en constatant l'illégalité de la manière de laquelle il avait été classé en 1993 [17a] par le parquet militaire de Bacau. Le dossier 146/P/95, fermé par NUP (non-lieu de la poursuite) à 08/11/96 [17b] a été également rouvert. Bien que l'expertise balistique et les témoins du massacre on confirmé l'exécution par la police secrète, les procureurs avaient prescris l'exécution en masse par les escadrons de la Sécurité, parce qu'elle avait eu lieu vers 1950Cela en dépit du fait que même le ministre FSN de la Justice avait reconnu dans les médias que la prescription ne pouvait pas couler jusqu'en 1990, parce que le régime a empêché le jugement de ses propres crimes. Toujours par la note [23] j'ai demandé que les témoignages et les documents prélevés à Piatra Neamt [6], au sujet de la répression de la commémoration du génocide communiste du 16/12/90, intégrés en 75/P/98-vol 168, soient aussi utilisés dans 35/P, à l'appui du  chef B de nos plaintes, lié à la protection des criminels par le commandement FSN.

Cette recherche a été aussi interrompue, puis étouffée, par le dessaisissement à 31.07.2008 [25c] vers la section civile [47], décision que j'ai contestée par la note 16/09/08 [25d] qui a été rejetée [25e]. Comme les sentences injustes qui on mené à l'extermination des patriotes roumains ont été prononcés par des tribunaux militaires, à la suite des enquêtes conduites par des procureurs militaires, la commutation de la compétence vers le parquet civil, parce que les responsables vivants avaient pris la retraite...a été une farce. Pour détruire la cohérence, on a fait appel à une cascade typique de disjonctions et "déclinaisons" (renvois). Le 24/11/2008, de SUPC vers DIICOT [25f]. Qui [25g] renvoie le génocide à SUPC et retient les infractions connexes contre l'Etat (dissociation justifiable seulement par la tâche de saboter la recherche), pour constater, sans lire les dossiers,  que les infractions contre l'État ne seraient pas produites ou seraient prescrites, aberration qui n'a jamais été communiquée aux plaignants- comme moi.

Réagissant à mon Mémoire de 16/08/10 [8, 29v27f194] la SUPC a décidé, le 29/09/10 [26], sans raison valide, la prescription du génocide communiste, sans souffler mot au sujet de chef B de notre plainte. Ma plainte de 10/11/10 [27], soulignant l'imprescriptibilité, mais aussi les raisons d'interruption et de suspension pour les éventuelles prescriptions, montrait aussi que la prescription du chef A  démontrerait automatiquement la validité du chef B de la plainte (l'entrave à la justice) ... En ne lui accordant aucune attention, la résolution Iacob [28] a confirmé la volonté de clore l'affaire à tout prix, même en négligeant totalement l'ouvrage 9971/4335/II/2010 en 49 volumes [29] accomplit par le parquet miliaire.

 

14.9 Le traitement par la Justice dans le Procès du communisme

Selon l'article 278 cpc,  j'ai présenté au 22.12.10 à  la  Haute Cour de Cassation et de Justice-ICCJ [30a] une plainte contre la décision [28] qui avait déclaré inutile la continuation des recherches sur le génocide communiste après tant d'années d'impasse (voir 14.8) et, comme deuxième chef de  plainte, la contestation  de la recherche dans le dossier la Contre-révolution FSN ou je ne recevais pas de réponses (voir 14.7). Pour esquiver les procédures complexes, l'institution de la plainte collective étant déficitaire en Roumanie, nous avons évité le dépôt des plaintes individuelles par tout les co-plaignants du dossier commun 35/P/06 (maintenant 82/P/07). J'ai ajouté seulement une plainte séparée pour Cicerone Ionitoiu [30b], victime et doyen de la recherche des crimes du communisme (avec une activité analogue à Simon Wiesenthal). Parmi les co-demandeurs, je mentionne la Fédération roumaine des anciens détenus politiques combattants anticommunistes, qui a introduit à 06.01.10 un dossier consistant à CEDH (no. 3316/10), recevant une réponse déshonorante.

Bien qu'elles se réfèrent â la même résolution du parquet, les plaintes déposées le 22.12.2010 n'ont pas été rejointes, ouvrant les causes 10636/1/2010- pour moi  et 10 635/1/2010-pour M Ionitoiu Cicerone, d'autres co-plaignants étant dirigés vers des procès parallèles. Le but de cette manœuvre était criminel: pouvoir cacher les 49 volumes de l'enquête 9971/4335/II/2010 [29] dans les archives ICCJ: dans le dossier X2- le jour de l'audience  pour le procès X1, dans le dossier X3 quand vient le tour de l'audience pour X2. Etc. Vous verrez à quel effet….

À la première séance de jugement dans l'affaire no. 10636/25.02.2011, pour laquelle j'ai préparé une argumentation de synthèse [31], j'ai constaté que le tribunal ne dispose d'aucune feuille des 49 volumes de la recherche 35/P/06,  ni  des centaines des volumes de la recherche 75/P/98(175/P2008). Par conséquent, le représentant du parquet a pu commettre parjure, affirmant que je n'aurais pas fait aucune plainte pénale de partie lésée dans les deux dossiers - donc que  ma démarche est exclusivement civique. J'ai demandé la cour de consigner que je suis même l'initiateur de l'affaire pénale 35/P/06 et, depuis 2005, demandeur dans l'affaire 75/P/97, en tant que victime des méfaits qu'on pourrait juger, sauf si les volumes- absents de manière inadmissible- apparaissaient. En insistant  qu'on leur accorde une attention et une protection maximale, vu leurs valeur historique écrasante. Malgré les explications éloquentes orales et écrites dans la plainte et dans la note déposée, en déniant de manière absolue mon  droit à justice, le juge a rejeté, comme irrecevable, ma plainte [32], retenant... la manque de qualité processuelle, bien qu'il ne disposait pas des dossiers d'enquêtes criminelles que j'avais contesté!

Le 03.03.11,  je me suis aussi présenté  à l'audience du procès "paire" no. 10635, en tant que représentant de M. Ionitoiu [33] (et en fait, co-demandeur de l'enquête criminelle commune). Ni cette instance-ci, n'avait pas encore reçu les dossiers de l'enquête criminelle 35/P/06 [29]. À mon insistance, on a donné un délai pour qu'ils soient apportés. Ce qu'il n'était pas encore le cas à l'audience de 08.09.11, la cour ayant sur la table seulement deux volumes, qui ne contenaient pas la requête  de M. Ionitoiu. 47 des volumes envoyés par le parquet... restaient introuvables. Percevant la stratégie de boycott pratiquée à ICCJ, j'ai eu l'inspiration de demander l'accès à mon dossier du mois de février, archivé - vide, avec l'arrêt concernant mon manque de qualité processuelle. Quand mon dossier a été apporté du dépôt, j'ai constaté qu'il était, entre-temps... plein. Les 47 volumes de l'enquête criminelle qui manquaient…étaient cachés dans mon dossier... classé, en commençant par les trois premiers, qui contenaient nos requêtes  et les démarches  initiales [29] et qui montraient,  de façon concluante... ma qualité. J'ai  signalé aux juges, pendant l'audience, la situation, la localisation des volumes, leurs importance et la nécessité de célérité  imposée par l'âge et l'état de santé de M. Ionitoiu [35] pour lequel j'avais déposé d'autres documents pertinents, y compris son livre des mémoires, récemment publié [36]. L'affaire a été... mise en délibéré,  ne pouvant que déposer une liste d'arguments contre la prescription. La décision de la cour [36] étant... le renvoi vers  un tribunal inférieur.

Voici comment une plainte pénale collective, qui déclenche une enquête d'une importance majeure, conjointement contestée, peut être traitée variablement : moi, n'étant pas reconnu comme demandeur (parce que le dossier a été caché….) et mon co-requérant étant renvoyé (car le dossier avait été trouvé…)

Célérité pour un vétéran malade? Il a fallu six mois pour que la Cour fasse la motivation de la déclinaison (renvoi). (On procède de cette façon  aussi pour obstruer la documentation des plaintes à la CEDH). Mais M. Ionitoiu [48] (qui a aussi une affaire à la CEDH, no. 16507/12, oû on devrait tenir compte de la situation décrite ici) s'est obstinée à ne toujours pas mourir... Et je n'ai plus fait une intervention séparée, pouvant défendre la cause commune comme son représentant. À la première audience du procès repris seulement le 09.05.12 chez la Cour d'appel sous le no. 3095/2/2012, j'ai vérifié qu'ont été reçus à l'archive les 49 volumes  de l'enquête criminelle contestée [29] et j'ai déposé une note [37a ] sur les vices fatals de la recherche et de la prescription - que je voulais aussi soutenir oralement à l'audience. Mais, je n'ai pas pu dire aucun mot, parce que les juges ont annoncé que…. l'affaire est mise en délibéré, me permettant seulement de déposer des conclusions écrites (une limitation du droit de représentation, du code de procédure de Roumanie, pour les représentants sans formation juridique formelle). L'étude approfondie du droit et des 49 volumes, m'ont permis de rédiger des conclusions consistantes [37b], qui  démontraient impitoyablement que la répression génocidaire d'avant 1990,  a été continuée après par la protection des coupables, y compris par l'invocation abusive de la prescription, la justice étant complice. Pourtant (ou justement  pour  ça ) à 29.05.12 [38] le tribunal a confirmé la décision du parquet, ce qui démontre qu'il est encore impossible de juger les crimes politiques en Roumanie post-communiste. Les arrêts [32] et [38] étant déclarées définitifs (sur la base de certaines dispositions procédurales anti- constitutionnelles), donc sans possibilités de recours (voie d'attaque).

 

14.10 Le traitement par la Justice dans le Procès de la Contre-révolution de 1990

Après avoir dénié mon droit à la justice pour les deux chefs de la requête de 10.12.10, donc aussi  pour le dossier de la Contre-révolution du 1990 (75/P/98), pour sauver les apparences, le procureur m'a communiqué le 10.03.11 [9] la résolution de 17.07.09 pour le dossier 75 /P devenu 175/P/08, même si celui-ci ne contient rien sur mon cas, en me demandant d'accepter, sans aucune justification , que les leaders  de FSN ne sont coupables ni de ce qui s'est passé en 1990 à Piatra Neamt ... Ma  plainte de 25.03.11 [10]  a reçu un réponse dans le même style arbitraire [11], la  résolution étant postdatée à 20.05.11, pour pouvoir éluder  la résolution CEDH de 24.05.11 dans l'affaire Maries, qui confirmait  l'inadmissibilité  de la prescription sur la base de prolongation scandaleuse de l'enquête.

J'ai déposé alors de nouveau, le 20/06/2011,  chez ICCJ  la plainte pour la non-recherche dans le dossier  75/P/Ioan Rosca [40]. L'affaire 5170/1/11 qui s'est ouvert a été traitée comme les autres, ce qui prouve que  la couverture des crimes du pouvoir, qui a annulé  mes efforts, est méthodique. J'ai signalé dans une note, au terme  de l'audience du 07/10/11 [41] le mode dans lequel la cause avait été traitée  dans l'affaire no. 10636/1/10 et que j'exige que le dossier de l'enquête criminelle contesté par moi, arrive à la Cour! Comprenant qu'il ne sera pas trouvée, pour nier à nouveau ma qualité processuelle,  je suis entré en contact avec Theodor Maries (co-réclamant dans 75/P/98) [12]. Celui-ci, après de grèves de la faim prolongées à l'extrême  a réussi d'obtenir le droit de copier une partie des dossiers, y compris le volume 168 [6] (une partie du dossier "Ioan Rosca", ne portant que sur Piatra Neamt- 1990"). De façon qu'à l'audience  de 05/12/2011, j'ai signalé aux juges [42], qui n'avaient encore pas reçu  le dossier d'instruction criminelle, que j'ai trouvé une partie de celui-ci, que j'ai déposée le lendemain [6], accompagnée des procès-verbaux de remise [3] des documents vers le procureur militaire Dan Voinea, qui avait fait l'enquête  et qui était disposé à faire un rapport écrit pour le procès (les témoins n'étant pas acceptées) - similaire à la déclaration annexée ici [47].

Dans la note explicative envoyée pour l'audience de 13/02/12 [43], j'ai signalé le contenu de mon dossier d'enquête pénale, déposé par moi le 06.12.11 [6] et j'ai  expliqué qu'il était caché par le parquet, pour ne pas révéler les vraies intimés  de ma requête  de 2005 (les chefs de l'état en 1990 - qui n'avaient pas encore été cités, sous le prétexte de la confusion entre les dossiers). Quand on a vu que je mets  en évidence les jeux des criminels juridiques, ce procès a été aussi arrêté brusquement et abusivement  [44] -pour que ma voix ne soit plus entendue dans les couloirs de la Justice roumaine, accusée de complicité. Et cela, en mon absence à l'audience de 13/02/12,  annoncée à temps et motivée par la force majeure (j'ai été bloqué par un enneigement  qui a paralysé officiellement les trains à travers le pays) avant que les vrais intimés soit cités! La décision  étant définitive, sans appel, et jusqu'à jour non motivée, de sorte que je sois obligé, si je ne renonce pas,  a soumettre cette requête à CEDH, pour m'encadrer dans le délais prévu, sans connaître la motivation, que d'ailleurs je n'ai pas des raisons pour prendre trop au sérieux…

 

14.11 Épilogue -  la situation  le 09/08/12

Heureusement, les crimes juridiques laissent des traces. J'ai investi beaucoup de temps pour prouver la mauvaise foi de la Justice post-décembriste: méthodique, omniprésente, inexplicable par des attitudes accidentelles et autonomes. Trop d'équipes d'enquête et de  jugement,  "n'ont pas réussi" à comprendre quoi que ce soit de l'affaire du génocide communiste, pour qu'il ne s'agisse pas d'un complot visant à couvrir les coupables initiaux et les complices  qui les ont protégés, au plus haut niveau de l'Etat.

Il suffit de comparer les deux documents traduits par moi: Nos conclusions, déposés le 13/05/12 [37] et la Sentence pénale 222 / F [38] qui a répondu à  ces conclusions... en les négligeant entièrement! Après que la ICCJ a fermé le procès-frère no.16536 - sans aucune raison, a reporté le débat dans l'affaire no.16535 parce' que "les dossiers étaient introuvables", pour décliner ensuite la cause vers la Cour d'Appel au moment ou je les ai trouvés cachés dans mon dossier archivé et après que la cour qui a repris le procès m'a permis de présenter seulement des Conclusions écrites, fermant les débats au premier terme de l'audience... la décision  ne fait absolument aucune référence à ces Conclusions, l'unique parole admise aux  demandeurs, ni aux 49 volumes de la recherche, que les Conclusions expliquent, synthétiquement mais solidement. On évite même la citation de nos chefs de plainte, pour qu'on ne voie pas qui et pourquoi  était intimé par le chef B…. La sentence répète presque intégralement la décision du parquet dont on avait demandé l'annulation et adhère sans distance critique aux arguments que nous avions combattus rigoureusement,  sans faire aucune référence à nos observations et à nos preuves ou aux vices des conclusions du parquet civil (qui négligent le travail du parquet militaire), éludant les vrais chefs des plaintes initiales. Notez la technique éhontée utilisée pour cacher le sabotage judiciaire: passer sous silence tout ce qui ne te permet pas de décider conformément aux ordres occultes.

Trouvez quelque part dans la sentence 222 [38] une seule mention sur le fait que la recherche réclamée a été provoquée par des dizaines de plaintes solidaires (même sous la forme du texte commun des requêtes, soutenu par des listes de signatures!) suivies de déclarations individuelles de partie lésée… Pourtant, les volumes 1 à 3,7, 9, 20-24 sont remplis de ces co-plaintes, en commençant par celles de Ioan Rosca et Cicerone Ionitoiu, qui ont ouvert le dossier commun. Et les conclusions, montraient clairement cela, de la première phrase! L'instance cache l'aspect crucial de la solidarité entre les victimes co-réclamantes pour faire une honteuse supercherie: on ne tient pas compte que de la situation de Cicerone Ionitoiu, qui n'a pas individuellement porté plainte entre 1976 et 2006, mais sans compter les milliers des collègues qui se sont plaints dans cet intervalle sans effet! Si la prescription a couru depuis 1990 et si le parquet était obligé de prendre des mesures, compte tenu de l'importance et l'ampleur énorme des crimes... comment peut-on expliquer que personne n'a pas été condamné, aucun demandeur satisfait, aucun crime punit, sur les millions commis? Faut-il une autre preuve que la raison pour laquelle la prescription ne se met pas en marche s'est prolongé aussi après 1990? Et ce n'était pas ça le chef  B de la plainte? La court n'a même pas mentionné les co-réclamants dans 35/P/06 qui avaient déposé des plaintes pénales entre 1989 et 2005, interrompant la prescription, parce' qu'ils ont été traités avec des NUP ou des verdicts abusifs, illustrant les raisons de la continuation des motifs de la suspension.

On ne dit pas un mot sur l'affaire pénale 430/P/90 ouverte par moi (co-initiateur de la recherche et représentant de M. Ionitoiu au procès) et fermée en 1993 [17], bien que l'affaire a été rouverte [25a] et placée dans le vol 49 de la recherche courante- fait fondamental, bien expliqué dans les Conclusions. Pas un mot, ni sur les procès bloqués (comme celui de Craciun, exposé dans le vol 4) tentés par d'autres co-plaignants, comme Gh Jijie et Constantin Iulian (décédées entre  temps), aspect aussi mis en évidence dans les Conclusions négligées.

Trouvez-vous quelque part dans la sentence  toute référence aux preuves présentées par nous concernant la prolongation  du génocide après 1964 sous de nouvelles formes, ou tout au moins au cas significatifs décrits dans les déclarations des co-plaignants Ionitoiu C., G. Caraza, I. Bugan, V.Paraschiv, G. Vatamaniuc , etc? La Court a évité complètement le sujet, lui aussi souligné clairement dans les Conclusions, pour pouvoir faire le Hocus- Pocus du génocide évaporé. Elle répète dans la langue de bois de la complicité, que seulement en 1969 ont signé, les criminels accusés par nous, les conventions internationales, et qu'ils avaient cessé leur activité répressive en 1964 (aberration qui élude toutes les preuves du contraire, mentionnée dans les Conclusions) et que, bien qu'en 1969 s'étaient écoulés seulement cinq années depuis la prétendue cessation du génocide (donc il n'a pas eu le temps de se prescrire) et il ne pouvait pas être puni jusqu'à 1989, il devient prescrit en 2005 (quelle précision…! ) malgré toutes les recherches et les procès bloqués jusqu'aujourd'hui….Une telle  instance ne pouvait même pas contredire  (pour ne pas en parler) notre observation (exposée dans les Conclusions) que le génocide et les crimes connexes ont continué après 1989 aussi sous la forme de la main mise sur les biens que l'état communiste avait pris des victimes  et sur la forme de l'oppression de ceux qui demandaient la punition des coupables (comme c'était mon cas, brièvement exposé dans les plaintes initiales [1.21], richement documenté dans les volumes "perdus" par le parquet, comme v.168 [6]?

Quant aux questions "On a eu, ou non, un génocide en Roumanie?" ou "A-t-on puni les responsables, après 1990?" ... ni cette Cour n'ose pas donner une réponse, même négative, faisant appel à des médiocres artifices rhétoriques pour obstruer la justice, sans en assommer la responsabilité.

III  Exposé de la ou des violation(s) de la convention et/ou des protocoles alléguée(s), ainsi que des arguments à l’appui

15 Je me considère victime de la violation des dispositions de l'article 6.1 de la CEDH et subsidiairement des articles: 13, 14 et 17

15.1 Au sujet de l'article 17, je soutiens, appuyé par des preuves, que la violation du droit des victimes du communisme à la justice post-communiste a été orchestrée  par tous les leviers de l'état  usurpé par les  complices de ceux qui auraient dû être condamnés

15.2 Relatif à l'article 14, je souligne que la situation qui a conduit à ma discrimination est mon appartenance à la catégorie de ceux qui ont demandé, à partir de 1990, la punition des coupables pour les crimes du communisme, une catégorie justicière traitée d'abord de façon répressive puis, par totale déconsidération juridique.

15.3 La violation flagrante de l'article 13, s'est manifesté par le déni du droit de me plaindre en justice sur la façon de laquelle j'ai été traité par le parquet, en tant que partie endommagée par les régimes communiste et post-communiste, portant plainte dans les dossiers 35/P/06 et 75/P/98.

15.4 En ce que concerne l'article 6.1, je montre que les abus contre mes droits ont atteint le fond et la forme des actes juridiques. Aucun de mes revendications, arguments, explications, preuves, qui m'ont coûté tellement d'efforts, n'a pas été retenu, commenté ou, au moins, contredit avec pertinence. Tout ce que les diverses officines de la "justice" on fait a été de rejeter en bloc, de manière apriorique, irrespectueuse, ma plaidoirie pour la réhabilitation du droit, sans vouloir l'entendre et sans scrupules procéduraux. Bien que j'aie consacré tant d'années à la recherche des éléments de support pour les enquêtes criminelles initiées par mes plaintes (qui étaient plus que des simples dénonciations), on ne m'a même pas communiqué des conclusions, jusqu'à ce que j'insiste avec des réclamations, obtenant des réponses sans liens avec mon dossier de partie lésée. Mes dossiers ont été cachés à la court pour qu'elle me refuse le statut de victime réclamante, sans étudier une seule page de la poursuite pénale réclamée. Jeté hors du tribunal, sans respect pour mon droit à la justice et celui de la justice à la réhabilitation, je n'ai même pas eu droit à une voie d'attaque.

15.5 Je souligne les circonstances aggravantes:

a. Mes actions ont été personnelles, mais faites par solidarité avec les victimes d'un génocide démesuré et prolongé, qui se sont heurtés d'un déni de justice continu, prémédité et irréparable. Face à ces personnes, que je représente comme porte-parole du CRVC, ont été systématiquement violés les articles 2-11 de la Convention. Après avoir découvert les crimes des usurpateurs des institutions, je n'ai pas eu de choix moral, étant obligé de négliger mes intérêts personnels, pour dénoncer un crime qui met la société en grave danger et affaiblit la légitimité de l'état et du  droit.

b J'ai été traité abusivement très longtemps, en commençant par les représailles de 1990, pour les démarches en justice annihilées en 1993 avec le NUP dans le dossier 430/P/1990, (sous le prétexte de la prescription jusqu'en 1990).  Et en terminant par les dernières décisions de 2011/2, qui prétendent que des plaintes comme la mienne n'ont pas était déposées après 1990, pour  re-prescrire les crimes... Le sabotage de mes tentatives légitimes de réparer des dommages produits aux victimes m'a causé de grandes pertes

c. Le déni de mon droit à la justice a pris une forme radicale, qui entraîne la responsabilité délictuelle: la disparition des dossiers des enquêtes criminelles initiées par moi, que j'ai essayé de réclamer devant le tribunal, qui a nié ma qualité processuele… sur la base de cette disparition

IV  Exposé relatif aux prescriptions de l’article 35 § 1 de la convention

16.  Décision interne définitive (date et nature de la décision, organe - judiciaire ou autre – l’ayant rendue)

16.1 Sentence pénale 181 de 13.02.12, dans 5170/1/2011, de la ICCJ (Haute Court de Cassation et Justice) n'étant pas encore motivée, je dispose du certificat de 12.03.12   [44]

16.2 Sentence pénale 325 de 25.02.11, dans le dossier 10636/1/2010, de la ICCJ, certificat le 03.03.11 et motivation  avec grand retard   [32] 

16.3 Sentence pénale 222/F de 29.05.12, dossier 3095/2/2012, Cour d'appel Bucuresti (par renvois du dossier10635/1/2010-ICCJ), la minute étant motivée avec retard [38] 

17. Autres décisions (énumérées dans l'ordre chronologique en indiquant, pour chaque décision, sa date, sa nature et l’organe - judiciaire ou autre – l’ayant rendue)

17.1 Résolution Cute -NUP, dossier 430/P/1990, 8.10.93, parchet militaire Bacau [17a]

17.2 Résolution Voinea de réouvrire 430/P/1990, 22.03.07, parchet ICCJ- militaire [25a]

17.3 Résolution Voinea, connexion 35/P/06, 68/P/06, 82/P/06, 9.10.07, parchet ICCJ-militaire [25b]

17.4 Ordonnance Levanovici- renvoi vers SUPC, 82/P/06, 31.07.08, parchet ICCJ-militaire [25c]

17.5 Ordonnance Molcut 1304/P/08 -renvoi vers DIICOT, 82/P/08, 24.11.08 pa.ICCJ- SUPC [25f]

17.6 Ordonn. Stoica 328/P/D/08- NUP, renvoi SUPC,1304/P/08, 20.01.09, pa.ICCJ-DIICOT [25g]

17.7 Ordonn. Molcut-NUP, disjonctions, renvoi, 1304/P/2008, 29.09.10, parchet ICCJ -SUPC [26]

17.8 Résolution Iacob, rejet plainte Rosca/Ionitoiu, 1304/P, 3.12.10,parchet ICCJ-SUPC [28]

17.9 Communication de la résolution 17.06.09, 175/P/2008, 10.03.11, parchet ICCJ-SUPC [9a]

17.10 Résolution Iacob 1251/II/2/2011, rejet plainte Rosca,20.05.11, parchet ICCJ-SUPC[11]

17.11 Sentence pénale 1368, renvoi Court d'Appel, 10635/1/2010, 08.09.11, ICCJ [36]

18. Dispos(i)ez-vous  d’un recours que vous n'avez pas exercé? Si oui, lequel et pour quel motif n’a-t-il pas été exercé?

Les sentences de 16. ont été déclarées définitives, sans voies de recours. J'ai essayé de revenir la sur la chaîne: plainte au parquet / plainte en justice, profitant du fait qu'on n'a pas répondu aux chefs des requêtes, ou que nous étions plusieurs co-réclamants dans le même dossier. Mais la justice n'a pas pris en compte ces plaintes, indifféremment de leur nombre et de leur pertinence.

V   Exposé de l'objet de la requête

 19.1. Constatation. Je sollicite d'abord à l'honorable Cour de constater que j'ai souffert une violation majeure de l'article 6.1 et des articles 13, 14, 17 de la CEDH, en essayant de défendre le droit à la justice des nombreuses victimes, dont on a violé les droits garantis par les articles 2-11. Demandez explicitement à l'État roumain de corriger les anomalies du traitement des enquêtes criminelles majeures qui j'ai contesté, dans des procès inacceptables. Qu'il  reconnaisse qu'en Europe, le génocide est imprescriptible et les crimes de ne doivent pas être prescrits, sans tenir compte de: continuité, suspension, interruption, prolongation dolosive  des recherches.

J'espère éveiller la résonance de la condition humaine en péril. Agissez rapidement, peut-être vous trouverez encore des victimes vivantes, qui attendent depuis de décennies  que justice soit faite. Il n'est pas essentiel que je reçoive les indemnités réclamées ci-dessous, mais je vous conjure de ne pas laisser une monumentale saleté juridique sous un tapis international!    

19.2 Réparation. Conformément à l'article 41 de la Convention, je sollicite l'obligation de l'état roumain de payer des dommages moraux et matériels d'un montant de 500.000 euros pour les souffrances et les pertes causées au soussigné, parce que j'ai essayé de combattre l'injustice:

a Le temps et l'énergie gaspillés dans l'intérêt public, pour la cause juste de la dénonciation d'un génocide et du déverrouillage de la justice, affrontant les obstacles hissés par ceux qui occupent les organismes de l'État roumain, qui se sont avérées imbattables, malgré mes efforts répartis sur deux décennies. Les dépenses pour la documentation, la recherche, les démarches en justice, la propagation de la vérité. Les pertes causées par l'interruption entre 1990 et 1992 de ma profession  (ingénieur et mathématicien). Le coût de l'exile, entre 1992 et 2005, pour continuer les efforts justiciers. Coût de l'interruptions de carrière (de chercheur et architecte de systèmes télé- informationnels) entre 2005 et 2012 et de l'abandon du domicile au Canada.

b Dérision, insultes, humiliations, pressions, menaces, agressions, et stress- auxquels j'ai été exposé. Affaissement de la foi dans la légitimité du droit, l'équité de la justice, la solidarité internationale, et  la dignité humaine- contredites brutalement par la réalité de la complicité générale pour la protection des responsables des crimes du régime communiste, continué par le post-communisme. L'épreuve dévastatrice du contact solidaire avec les victimes du régime communiste, forcés de mourir sans consolation, de 1990 jusqu'aujourd'hui.

19.3 Sens. La constatation que les Romains ne sont pas aidés de l'extérieur, affin de libérer l'appareil judiciaire (occupé par les complices de ceux qui les ont détruits tant de décennies) - me déprimerais irréparablement. Ai-je passé 22 ans à défendre une justice illusoire? Ne peut-on pas réparer le droit à posteriori, en sanctionnant de façon exemplaire l'usurpation d'un Etat? Les descendants des Alliés peuvent-ils reconnaître la façon de laquelle se termine la 2ème guerre mondiale?

Je ne suis pas un chasseur de compensations. Je n'ai rien gagné de mon implication, au contraire, j'ai dépensé toutes mes économies (et je ne suis pas un homme riche) pour pouvoir les  entreprendre. Je n'ai pas accepté d'être payé, ni même pour les nombreux textes explicatifs que j'ai mis à la disposition du public. Il semble donc incongru de conclure mon activité avec prétentions pécuniaires. Ma démarche auprès de vous n'est pas le signe que je renonce à mes principes pour mercantiliser l'action, mais un cri de colère face à sa stérilité. Les pénalités pourraient être utilisées pour compléter et publier mes recherche boycottées ou pour aider  les victimes des abus en justice, développant le réseau de solidarité justicière envisagé par l'association CIVES, que je conduits [46].

Je vous invite, à travers le dédommagement-accordé à quelqu'un comme moi, de contredire le sens d'une Histoire qui s'est moqué de mon peuple, des nobles aspirations de mon espèce et des efforts pour mettre en lumière des vérités géostratégiques accablants.

VI  Autres instances internationales traitant ou ayant traité l’affaire

20. Avez-vous soumis à une autre instance internationale d’enquête ou de règlement les griefs énoncés dans la présente requête? Si oui, fournir des indications détaillées à ce sujet.

Je n'ai pas encore porté une autre plainte. Au cours de l'enquête criminelle ICCJ, j'ai étudié avec les procureurs la possibilité de recourir au tribunal pénal de Hague. Je me limite aujourd'hui à cette démarche, en espérant, que vous considériez que la violation flagrante de mes droits individuels a été générée par mon implication à la défense de droits collectifs.

On m'a fermé au  nez la porte de la justice, pour ne pas laisser y entrer la mer des victimes que le régime criminel a fait entre 1944 et 2012.

VII Pièces annexées

21 Je reviendrais en quelques jours avec la liste des annexes. Je vois envoie toutefois un brouillon pour que vous saisissiez  déjà la structure de mon argumentation.

VIII Déclaration et signature

22. Je déclare en toute conscience et loyauté que les renseignements qui figurent sur la présente formule de requête sont exacts. soutènement

 

Lieu: Piatra Neamt

Date:        10 août 2012

    (Signature du/de la requérant(e) ou du/de la représentant(e))

    Ioan Rosca


 

VII Pièces annexées -Brouillon

Les documents originaux sont en roumain. Je peux traduire chaque document considéré nécessaire, et je préfère de le faire moi-même que de recourir à un autre traducteur, même si  je rencontrerai des difficultés avec certains termes juridiques. Le nombre de documents pertinents est trop grand pour les traduire dès le début, me limitant ici à exposer les titres en français et - en italique- de brèves explications sur le contenu, affin que vous puissiez décider ce que vous souhaitez que je traduise, à part les traductions que j’enverrai moi-même, à mesure que je les effectue. Pour certains documents (soulignés) j’ai déjà attaché la version en roumain, fait signalée avec [envoyé] et, dans quelques cas, la traduction en français, signalée avec [traduit]. En général, pour l'orientation, je fournirai sous peu un lien vers à une version en ligne du document en roumain (photographiée ou transcrit).

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